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La promotion des itinéraires : quelles clientèles, quels outils?

Les grands itinéraires cyclables progressent et se professionnalisent. Leur objectif ? Répondre toujours mieux à l’attente des usagers et satisfaire leurs besoins au bénéfice des territoires. Mais pour cela, il faut s’imprégner d’une nouvelle logique : celle du marché, des clientèles, de la promotion ou du marketing. À l’occasion du 4e Club itinéraires, des acteurs avisés du développement du vélo ont témoigné.

Où en est le marché du tourisme à vélo et ses caractéristiques ?

Le marché du tourisme à vélo connait un véritable boom. D’après Vincent Garnier, Directeur du CRT Centre-Val de Loire, « l’offre de tourisme à vélo épouse parfaitement les évolutions de la société : le produit et l’imaginaire du tourisme à vélo répondent aux attentes de la société. C’est le lieu de tous les possibles ». Mais quelles sont les caractéristiques de ce marché ? Tout d’abord, c’est une forme de tourisme qui est adaptée à une pratique familiale. Sabine Andrieu, coordinatrice de l’EuroVelo 1 en France, témoigne : « dans les établissements labellisés Accueil Vélo sur La Vélodyssée, on note une augmentation de 20% de la clientèle familiale ». La clientèle du tourisme à vélo est aussi moins sensible aux saisons avec une pratique qui s’étend d’avril à octobre en fonction de la météo. Autre caractéristique : la forte demande des touristes étrangers. Sophie Lacressonnière, directrice marketing chez Atout France, en atteste : « le cyclotourisme correspond à une thématique de plus en plus sollicitée par les clientèles étrangères ». Mais ces clientèles ont aussi de fortes attentes en termes de séjours combinés sur plusieurs thématiques ou encore pour des services haut de gamme.

Quelles perspectives d’évolution pour le marché du tourisme à vélo ?

Le tourisme à vélo est donc en pleine expansion mais des perspectives de croissance se manifestent encore. Exemple : le Vélo à Assistance Électrique (VAE). Pour Jérôme Valentin, Président du Conseil National des Professions du Cycle, « le VAE va devenir un véritable tsunami : en  France, les perspectives d’augmentation d’usage du VAE pour le loisir sont très fortes pour les années à venir ». Charge aux acteurs du tourisme d’adapter leur offre et faire que le manque de bornes ou d’assistance ne décourage pas les touristes à vélo. Autre piste de développement : l’émergence de nouveaux itinéraires comme le Canal du Midi par exemple. Hervé Odorico de la DREAL Languedoc Roussillon témoigne : « lorsque l’on a besoin du soutien des collectivités pour faire émerger un nouvel itinéraire vélo, l’argument économique est profitable. Il s’agit d’un retour sur investissement de l’ordre de 2 ans ». Pour bénéficier pleinement de ce contexte favorable, il faudra toutefois surmonter certaines difficultés comme la qualité des aménagements ou encore le besoin des cyclistes en service sur des distances réduites. Francis Legros, Président de France Vélo Tourisme précise : « la paupérisation de la petite hôtellerie rurale française est un vrai enjeu, dans le rural, les offres d’hébergement peuvent être difficile à trouver ».

Quels outils de promotion?

Certains outils de promotion sont déjà déployés sur le terrain. La Loire à Vélo, La Vélodyssée ou encore des tours operateurs comme le Vélo Voyageur sont présents sur les réseaux sociaux, déploient des relations presse, adoptent des stratégies de webmarketing, etc. Comment faire en sorte que ces différentes actions renforcent la filière du tourisme à vélo dans son ensemble ? La mutualisation semble être la solution. La démarche France Vélo Tourisme, engagée il y a 5 ans, poursuit cet objectif. Francis Legros : « en regroupant les acteurs publics et privés concernés, l’objectif est de faire tous ensemble une promotion de la filière tourisme à vélo. Partant de là nous avons déjà travaillé sur le label Accueil Vélo ©, sur la signalisation, le site internet portail du tourisme à vélo en France, les relations presse et les liens avec Atout France ». Les premières pierres sont posées mais la démarche doit se renforcer. L’intérêt de la mutualisation a été compris par tous. Le témoignage de Sabine Andrieu en atteste : « la mutualisation a toujours eu du sens et n’en aura que plus demain. Mais on ne travaille pas encore assez ensemble. Il reste des choses à faire, notamment pour gérer la multiplication des comités d’itinéraire ».

Les 100 personnes réunies à l’occasion du 4e Club itinérairesévé le 13 novembre dernier démontrent le travail considérable investi en faveur du développement des grands itinéraires français. Synergie, efficacité et coopération sont les clés de la construction de la France à vélo. Une démarche encore perfectible et en perpétuelle évolution dans laquelle les DRC sont pleinement investis.

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