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Le RAVeL célèbre ses 20 ans

En Wallonie, on prend un lunch et un drink, on ne dit pas voies vertes ou greenways mais Réseau Autonome de VoiEs Lentes et de ce RAVeL on dit qu’il est une success story. Il en aura fallu du pragmatisme et de l’efficacité pour réaliser entre 1995 et 2015 les 1400 km du réseau des voies vertes de Wallonie. Les célébrations des 20 ans du RAVeL organisées ce 15 octobre à Namur illustrent le fait qu’une bonne idée bien conduite peut devenir en peu de temps l’emblème d’une région (presque d’un pays). Quelques explications avec le Ministre et les papas de ce beau RAVeL.

Moyens

Le Ministre wallon des travaux publics et de la santé, Maxime Prévot a profité de la célébration des 20 ans pour dévoiler son Plan RAVeL et son budget à 32 millions d’euros sur 4 ans, soit 10 millions de plus que pour la période précédente. Le ministre manifestement bien conseillé veut améliorer qualitativement ce réseau de voies lentes sur le balisage, l’entretien et l’ « asphaltage » (comme on dit en Belgique) et a pour objectif la continuité du réseau par la réalisation de 300 km de tronçons manquants. En 20 ans, la Région Wallonne a investi 140 millions d’euros dans ses 1400 km de RAVeL pour les acquisitions foncières, l’investissement et l’entretien.

Rails et canaux

Ce ne sont pas des fées, mais de bienveillants papas qui se sont penchés sur le berceau de ce beau RAVeL. Ancien de la télé belge et « ferrovipathe incurable », comme il aime à se décrire lui-même, Gilbert Perrin (papa N°1) parcouru à pied toutes les anciennes voies ferrées de Belgique en 1991. « Que faire de ce patrimoine ? » se demande-t-il alors. Après quelques séjours en immersion à Rails to Trails Conservancy aux États-Unis, sa conviction est faite. Gilbert Perrin et quelques autres ferrovipathes fondent l’asbl Chemins du Rail pour défendre la réhabilitation du patrimoine ferroviaire wallon et déposent une pétition de plusieurs milliers de signatures en ce sens sur le bureau du Ministre de l’aménagement du territoire et des travaux publics, Michel Lebrun (Papa n°2). Ce dernier adhère entièrement au projet qu’il lance officiellement en 1995 et conclue un accord pour la mise à disposition de 1000 km de délaissés ferroviaires.  « La mise à disposition des chemins de halage n’a guère posé de problème. Comme ministre de l’aménagement, j’y ai procédé sans détour », explique Michel Lebrun aujourd’hui Vice-président honoraire du Parlement wallon. Et de compléter : « On me reconnait souvent la paternité du RAVeL. Soyons honnêtes : ça fait toujours plaisir. Je souhaite à tous les ministres d’avoir autant de bonheur que moi à parcourir le RAVeL à vélo. ».

En direct

Cette apparente facilité a de quoi faire rêver tout aménageur français. Dans ces conditions, il est évident que la Région Wallonne dispose de toutes les clés pour agir en direct sur le RAVeL. Aujourd’hui, elle peut se targuer d’un réseau de 1400 km, entièrement en site propre, dont 700 sur d’anciennes lignes de chemin de fer et 675 sur des chemins de halage. Le but pour 2019 est d’atteindre les 1700 km et d’améliorer et entretenir le réseau, notamment par le balisage. Progressivement, la Région Wallonne via la direction des déplacements doux avec la précieuse, indéfectible et professionnelle collaboration de Chemins du Rail, travaille sur les schémas de signalisation des itinéraires, l’amélioration du réseau et le suivi de son entretien.

Et le tourisme ?

« Avec un réseau de voies lentes que d’autres pays nous envient et qui est traversé par trois itinéraires internationaux (EV3, EV5 et La Meuse à Vélo ndlr), la Wallonie a tous les atouts pour permettre également un développement économique local grâce au vélotourisme. » indique le Ministre Maxime Prévot. Dans ce contexte, quid de sa promotion ? Justement, 2016 vient d’être déclarée année thématique la Wallonie à vélo par le Ministre du Tourisme René Collin. « Mais pourquoi une seule année ? Il conviendrait de mener une politique de promotion touristique sur la durée », interrogeaient les participants des célébrations.

Que souhaiter alors au RAVeL pour ses 20 prochaines années ? L’achèvement de son réseau bien sûr. Et probablement de figurer au rang des destinations cyclables les plus prisées d’Europe en raison de l’excellence de son réseau autonome de voies lentes et, qui sait, de sa promotion touristique.

Camille Thomé

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